Choisir un prénom est une décision cruciale pour de nombreux parents. Certains considèrent que ce choix aura une influence majeure sur la vie future de leur enfant à naître… Est-ce une croyance, une superstition ou une réalité vérifiable ? Certains examinent la signification d’un nom avant de le donner à leur enfant, tandis que d’autres privilégient surtout la sonorité. Il est indéniable que certains prénoms sont plus répandus chez certains groupes de personnes, comme l’a observé un sociologue en analysant les statistiques du baccalauréat. Mais est-ce que la réussite à cet examen est vraiment liée à votre prénom ?
Le choix du prénom et son impact sur la réussite scolaire #
En 2015, Baptiste Coulmont, sociologue et professeur à l’École normale supérieure, a mené une étude sur 350 000 candidats. Il a identifié des similarités entre des personnes portant le même prénom, notamment en ce qui concerne leur réussite à l’examen national de fin d’études secondaires. Ainsi, certains individus réussissent mieux que d’autres en fonction de leur prénom. En 2015, les Joséphine et Augustin étaient en tête, tandis que les Dylan, Cynthia et certains prénoms arabes fréquents en France, comme Mohammed, obtenaient moins de mentions honorables…
Les Anaël : une forte probabilité d’obtenir une mention au bac
Au fil des années, Baptiste Coulmont a poursuivi ses recherches. Il semble que les Garance, Lise, Joseph et Timothée aient une propension à décrocher une mention. En 2023, c’est Anaël qui a obtenu le meilleur score, avec un taux de réussite de 100%. Bien que ce prénom soit relativement rare, qu’est-ce qui le rend si déterminant ? Au-delà de la graphie et de l’étymologie, cela semble davantage être lié aux disparités sociales et aux tendances à la mode…
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Influences sociales et tendances : des facteurs importants
Une tendance marquée est observée d’une année à l’autre : les prénoms féminins associés à certaines catégories sociales semblent mieux réussir, à l’instar de Louise, Diane, Apolline, etc. En revanche, les prénoms masculins plus répandus dans les classes populaires connaissent plus de difficultés, comme Christopher, Steven ou Kevin. Cependant, le sociologue met en garde en soulignant que le prénom n’a pas un pouvoir magique et ne peut garantir un résultat prédéfini…
Prénoms à 100% de réussite : réalité ou fiction ? #
« Le prénom peut refléter indirectement l’origine sociale » précise-t-il. « Les variations d’une année à l’autre peuvent être significatives, notamment pour les prénoms moins courants ». Selon les données de 2013, 37% des Jason ont réussi leur bac du premier coup avec une moyenne de 10 à 12. Je me situe justement dans cette fourchette. À noter que Jason n’est porté que par 20 800 personnes et a connu une certaine popularité au milieu des années 90…
La relativité de l’impact du prénom
Ces statistiques peuvent être déprimantes pour certains, pouvant être interprétées comme une forme d’injustice sociale. On pourrait se demander si l’égalité des chances est une réalité ou un leurre. « Il est rassurant de constater que le simple prénom ne détermine pas entièrement le destin d’une personne », souligne Baptiste Coulmont. « Le fait que les Oscar réussissent généralement bien au bac ne signifie pas que tous les Oscar auront leur diplôme ». Il en va de même pour les Kevin ou les Jessica. Gardons du recul et évitons de céder au déterminisme !